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6 juillet 2008

retour à la case départ

. Retour à la case départ une bonne semaine d'interruption dans la tenue de ce blog, dont ce sera la dernière page d'ailleurs. A Luang Prabang, j'apprends par la toile informatique que la Parque tissait, elle, à toute vitesse les fils des derniers mois, les dernières semaines, les derniers jours d'un parent. Perplexité et spéculation. Mois ou jours? Pas de réponse claire. Rejoindre BKK, régler en passant le pb de l'arnaque, modifier mon billet Etihad. Voici un des scénarios possibles. Mais il en est plein d'autres, selon la réalité de la situation en France. Devant la multiplicité des possibilités et face aux multiples contraintes logistiques, j'opte finalement, sans trop réfléchir pour un départ en bus de nuit sur Ventiane, la capitale, mieux desservie: possibilités de l'avion et du train de nuit. Dernier marché de nuit à Luang Prabang IMAG0001 IMAG0002 Le bus est normal, c'est à dire luxueux par rapport aux autres véhicules qui débarquent à la gare routière. Vétustes, crasseux, boueux, chargés à bloc, c'est par leur galerie qu'ils impressionnent le plus: on y perche par mètres cubes cartons ou caisses et jusqu'à des collections de scooters. Autant dire tout de suite que le machin doit s'agiter dans tous les sens et se traîner misérablement sur les routes de montagne qui constituent le réseau routier local. Notre bus, visiblement racheté d'occase aux chinois, n'embarque qu'un seul scooter et encore discrètement, en soute, laquelle, accessible depuis l'intérieur du bus, est concue comme un espace à part entière: véritable chambre de poupée, avec porte intérieure et fenêtres à rideaux, on s'y tient presque debout. Accueil VIP oblige, on nous offre une petite bouteille d'eau, pendant qu'on vérifie pour la troisième fois notre ticket. Quelques visages familiers dans la troupe (beaucoup de québécois), et un couple américain, la quarantaine dodue et barbue, genre thésards ou chercheurs en fac. Il faut les voir préparer minutieusement leur nuit: un petit étui pour les masques, un pour toi, un pour moi. Un petit sac, pour l'appuie-tête gonflable: monsieur gonfle celui de madame. Va-t-elle oser s'écarter de son chéri et prendre la banquette voisine afin que chacun puisse prendre ses aises sur 2 sièges? Il faudra quelques kilomètres pour vaincre leur circonspection. Ça y est, c'est fait. Oh, oui, on est mieux comme ça, la position est parfaite, on ne change rien. Ah si, peut-être. Troisième petit sac pour en extraire un superbe coussin gonflable, lequel viendra caler moelleusement leur reins. Bonne nuit, chéri, bonne nuit, chérie. Ont-ils dormi, je l'ignore. Si leur sac a dos contient autant d'accessoires pour toutes les éventualités du voyage, leur maison portative doit avoisiner les 40 kg, et alors c'est sûr, ils ont dormi du sommeil du juste. Enfin, j'en doute quand même, car le traitement VIP comportait une option obligatoire et contre laquelle de trop timides remarques ne feront rien, LA MUSIQUE, laotienne -pas désagréable en soi-, en boucle et A FOND durant tout le trajet. Surréel. Plus déconnecté de toute logique, de toute sensibilité, de toute délicatesse, c'est dur, mais ça existe, je l'ai connu au Mexique par exemple, et là-bas la musique est salement plus crispante. Il paraît que c'est pour éviter que le chauffeur ne s'endorme. Bon à 30 à l'heure (280 km en 10 h), où est le danger? En tout cas les passagers eux dorment très mal... Vientiane. La capitale. Même pas comparable à une sous-préfecture de nos latitudes. Un urbanisme moderne limpidement orthogonal, un patchwork d'architectures hétéroclites, et un calme de chez calme digne d'une bourgade hors saison. Le tout poussiéreux, usé, passé. Le vol de retour: ici personne dans les agences ne connaît Etihad Airlines qui ne se pose qu'à BKK. Au tel, leur standardiste à BKK me dit, pour changer le billet, de passer voir... une agence. Le dragon se mord la queue. Il reste la possibilité de filer à la gare routière, de réserver un billet pour un bus allant jusqu'à la frontière, là-bas de réserver un train de nuit pour BKK et une fois à l'aéroport sur les 6 h du mat, de tenter de changer mon billet pour le vol du jour avec un départ à 9h05. Si le vol est plein, je reste une journée, le temps nécessaire à restituer le bijou de l'arnaque contre remboursement de 300€. Tout est à flux tendu !!! Et je ne sais toujours pas si en France l'urgence est absolue et si cette agitation logistique qui tire un trait sur mes vacances asiatiques a quelque sens. Finalement, j'opte pour la simplification et le confort. Je lâche 1000$ pour un départ le soir même de Vientiane et une arrivée le lendemain 7h du mat à CdG. Fait. Dans la précipitation, je ne pense même pas à prendre un AR, ignorant tout de la durée de mon séjour en France. Vientiane se laisse parcourir sans surprise pour le touriste. Un temple ou deux, un palais, un hôpital banal, des commerces fades. IMAG0009 IMAG0011 IMAG0022 Mais aussi une ambassade US copiée sur Fort Knox (seuls les criminels et les voleurs ont vraiment peur de leurs confrères), un shopping center moderne avec clim poussée, prix élevés, et toujours cette musique à fond. Pour m'amuser, je fais l'expérience de parler normalement en m'adressant à un guichet de banque. La fille est absolument incapable de m'entendre. Test réussi, au revoir mademoiselle. Et bien sûr quelques rares traces d'une présence française, dont cette récente deuche à air "climatisé". IMAG0006 IMAG0023 Juste à côté, mon plus beau marché, authentique et hors du temps: des vêtements partout, tables murs plafonds allées. On se faufile tels des enfants dans une labyrinthique garde-robe géante, écartant chemises, tee-shirts et pantalons pour se frayer un passage le long de corridors dont on redécouvre à chaque trouée la rectitude majestueusement infinie, Babylone de tissu, avec des portes d'etoffe qui donnent invariablement sur une nouvelle niche étrangement identique. Onirique et troublant. IMAG0013 IMAG0014 Autre étage, autre rêve: ici que des châles et des lés de tissu pour confectionner les jupes traditionnelles. Comme au-dessus, des échoppes par dizaines, de dimension et d'agencement quasi semblables, et quel ordonnancement impeccable de ces rectangles souples sur les étals, de ces drapés sur les parois. Du regret de ne pas être une femme devant l'harmonie des couleurs et la profusion des motifs élégants. Ou de l'envie de les avoir toutes dans cette bonbonnière en soie habitée par un harem de femmes de tous âges, bavardant, mangeant, jouant au cartes, dormant à même le sol, souriant, rêvant. Avant-dernières saveurs orientales avec LE restaurant chinois incontournable. Une incroyable cantine prise d'assaut sur les midis par les employés voisins. Les semaines d'acclimatation à la crasse ambiante ont bien eu raison de mes réticences initiales. Je rigole en m'asseyant dans ce bouge infâme sur lequel je n'aurais pas même porté un regard 15 jours plus tôt. Leur spécialité est à base de porc, mais j'ai trop envie de fraicheur et je me rabats sur un classique plat de rouleaux de printemps en profitant de l'ambiance Le dernier repas sera à la tombée de la nuit, dans une des multiples baraques sur pilotis qui bordent le Mékong. IMAG0026 Une bière et une soupe, le temps de voir le coucher de soleil glisser sur le fleuve pour disparaître en Thaïlande. Je marche les 3 km qui me séparent de l'aéroport. Là-bas des personnes rôdent dans la nuit, avec un sac plastique au bout d'un bâton qu'elle agitent au ras du gazon. C'est l'anti-mouches usuel pour les étals de viande et de poisson, mais ici le but est d'attraper des sauterelles qui termineront comme friture vendue bon prix au marché. Strip-tease partiel devant l'aéroport pour troquer la sueur et les tongs contre des vêtements propres et idoines, ce qui amuse gentiment la sécurité: je doute que nos cerbères hexagonaux aient même cette bienveillance chez nous. BKK airport: une heure pour la correspondance. Je change mes derniers bahts et des milliers de kips contre quelques maigres euros. Il est temps d'y aller. L'aéroport me semble infini, les couloirs n'en finissent pas. Où est donc ce terminal F ? Impression de déjà-vu ici. Pas possible, j'ai fait un tour complet, j'ai réussi à me perdre avec ce fléchage ambigu. Je commence à être salement à la bourre et je n'ai aucune idée de la distance encore à parcourir. Le stress monte. Enfin les douanes et les rayons, je me rapproche. On m'arrête. Help, c'est un coup à rater l'avion. La fille n'est pas très prolixe, moi pas très coopérant. Elle en veut à ma crème solaire. Je l'imagine en train d'en prélever un échantillon pour examen chimique. Je ne suis pas sorti d'ici et encore moins monté dans l'avion... Fausse panique, elle veut simplement ensacher le tube. Chacun ses lubies. Il doit bien y avoir une raison, mais elle m'échappe un peu. Que peut-il importer à des douaniers que le tube risque de fuir? Mystère. Contrôle des billets en salle d'attente: l'hôtesse me désigne catégoriquement à un gaillard Thaï qui se met à ausculter mon passe-port sous toutes les coutures. "- Que faisiez-vous à Vientiane? - Du tourisme. Comme tout le monde, je suppose". La désinvolture ne calme pas le molosse qui s'équipe de lampe, rayon et loupe pour scanner mes papiers. Un freluquet très coquet prend le relai et commence l'interrogatoire en français. J'envoie un peu chier ce compatriote en lui demandant qui il est. Il reste évasif en lâchant un vague "immigration" et j'insiste de nouveau sur les présentations. Entre temps, mon passeport, validé, m'est rendu. Le frenchie, en fait très sympa, s'explique enfin. Il est délégué par notre ministère de l'intérieur, pour lutter contre l'immigration clandestine en France depuis Bangkok. Le Thaïlande est une plaque tournante pour plein de trafics, dont ceux des faux-papiers et de l'émigration associée (ou vice-versa). Ils travaillent à partir des listings des compagnies aériennes pour repérer les noms connus, les parcours suspects et les billets achetés en liquide et peu de temps avant le départ. Ils m'attendaient donc. Thaï airways. J'embarque. Dans l'avion, mon voisin me montre ses plans pour fuir la France et l'économie en vrac que l'on nous cache encore (même si le simple petit observateur des médias alternatifs que je suis sait depuis 2 ans qu'il y aura la récession que l'on commence timidement à nous présenter): une immeuble de boutiques pour 120.000€ amorti en 3 ans grâce aux loyers; un hôtel de bungalows -à raser et reconstruire- pour vivre en pacha, lui, sa femme, .... et sa maîtresse Thaï qui l'attend. Paris 7.05. Fin du périple asiatique.
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23 juin 2008

the Mekong river

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The Mekong river

depart en minibus climatise: Une douzaine de personnes de toutes nationalites qui ont comme moi reserve un package Chiang Mai - Luang Prabang avec descente du Mekong.

Une demi-journee d'une route qui oscille entre l'autoroute et la piste. Globalement tres bien. J'ai le malheur de commencer le voyage en me tournant pour discuter avec un couple de polonais, P. et C. (universite genre sciences Po en Pologne, boulot manuel a Londres puis Leeds, 4 mois de voyage avant retour en Pologne), et du coup la nausee me gagne. Je passe le reste du voyage a roupiller conscienceusement pour prevenir toute agravation.

Cheng Kong: village-frontiere, la Laos est de l'autre cote du fleuve. C'est en fait tout le village qui est un no man's land. Ambiance pathetique de bout du monde. Miserables echoppes qui vendent d'analogues sandwiches. Et toutes de proposer des coussins. Les banquettes seraient-elles en bois? Bon, je lache 1 euro par securite. D'autant plus que la guest-house comprise dans le package est la pire que j'ai connue jusque la et que ca ne m'a pas mis dans une humeur excellente. Ceux qui ont fait l'Inde restent eux impassibles devant ce qui pour moi est une atrocite insurmontable.

Traversee sur d'etroits bacs qui prennent plus ou moins l'eau.

De l'autre cote, le poste-frontiere Laotien. 4 guichets, une banque, pas de queue claire, des formulaires differents. Rien n'est explique et chacun y va de sa petite analyse, tant pour les demarches que pour l'interet de convertir ou de payer en Euro ou Dollars. Une queue inutile un coup, pas la bonne paperasse la coup d'apres, et puis aussi l'art de glisser dans l'entrebaillement d'un porte le passeport avec la bonne devise. Tout est bon. Il faut au mois 45 minutes pour que le groupe se retrouve au complet avec les tampons en plus et l'argent en moins.

Minivan, arret dans un cafe debordant par coincidence de provisions de bouche pour le voyage, speach avec un pressing accentue pour reserver des a present sa chambre a l'etape de Pak Beng, tentative de nous vendre un ticket pour un bus direct afin de nous faire genereusement economiser cette nuitee, la tension monte un peu dans le groupe -et chez moi-. Qu'est-ce que cette galere? 

On part finalement sur un rafiot hors d'age. Environ 70 personnes. Le fleuve n'est pas si impressionnant, ni par sa largeur ni par son courant.

a suivre (pause diner)

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23 juin 2008

Luang Prabang

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Luang Prabang

Ville religieuse avec temple (payant!) sur temple. Je veux me lever a 5 heures pour voir les moines recolter les offrandes dans les rues.

Atmosphere radicalement coooooooooooooooool. Un village musee de 26.000 hab dans une cuvette au bord du Mekong. Tout autour des sommets a la vegetation tropicale. Il n'y a rien a faire, on ne fait rien, et on en est tres heureux. Le temps se fige, et plus encore quand le soleil cogne. Retour obligatoire a la guest-house pour une douche et la sieste. Sport national pour tous. Meme en insistant avec le pied, impossible de deloger un chat qui dort du sommeil du juste sous votre table au restaurant.
Ai mange hier soir dans la rue un barbecue Laotien, pierrade avec un plat circulaire en tole, bombe pour la viande, creux pour la soupe qui cuit. C'est au charbon, le fourneau etant sur la table. On a termine en eau, avec pas un poil de sec, mais quel regal.

Aujourd'hui, cascades, les plus belles parait-il de toute l'Asie du Sud-Est. Magnifique de chez splendide. 1 heure de touk-touk partage a 7 (France, Canada, Hollande, Quebec, Suisse, Japon, Israel) avec a gauche et droite des rizieres labourees par des boeufs. J'ai sur place rencontre mes copains de descente sur la Mekong et aussi un couple de routards francais, Chr. et E. partis eux de Strasbourg, pour faire un itineraire quasi semblable a celui de S. et Chr. Apres petit trekk dans la jungle, baignade idealement rafraichissante et passage derriere le rideau d'eau, un premiere pour moi. Wouah!!

Impossible de louer un scooter ici. C'est interdit depuis quelques temps. La raison officielle est qu'il y a des accidents. Les GB et autres desaxes du volant qui rouleraient du mauvais cote??? On peut aussi penser que des motivations economiques soient a la base de cette decision de la police locale. Faire travailler les touk-touks dont les touristes sont prisonniers et controler au passage qui va ou afin de ne pas se retrouver avec des routards un peu partout. Parque' dans la ville qui fait du coup un peu trop musee, je me sens un peu prisionner, moi qui avait prevu d'arpenter les environs pour voir la vie des villages Hmong. Meme les prix des activites -on cible un certain type de touriste- sont un peu prohibitifs pour un budget routard. L'argument eco-tourisme parait un peu fallacieux, non dans la demarche, mais dans la justification du prix. Du coup, je vais abreger et descendre a Bang Bien en direction de Vientiane. Et la', esperons-le, la police n'aura pas cadenasse toute possibilite d'echapper au harcelelement des chauffeurs patentes (Comme dit le guide: ou trouver les taxis? Ne vous en faites pas, eux sauront vous trouver - un reve de parisien) et je pourrai aller roder sur des routes moins frequentees.




 
19 juin 2008

depart pour le Laos

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depart pour le Laos

gand jour: leve' a 7 heures, bagages prets, je descends pour reserver un aller pour Luang-Prabang.

Rien n'est encore ouvert, sinon quelques bars...et une agence de voyage dont on lave le sol. Je rentre, 2 heures avant l'horaire officielle. Pas de probleme, la fille telephone pour verifier la disponibilite et oui, il y a bien uen place pour un depart ce jour a 12.30: 1500 bhat (30E) pour 500km en mini-bus, une nuit en guest house a la frontiere avec repas et petit-dejeuner, puis 2 jours en slow-boat (c'est le but, qu'il soit slow) pour rejoindre Luang-Prabang, ville classee, comme Chiang-Mai, mais sans les 10 dernieres annes de construction et de speculation autour du tourisme.

Le fleuve a BKK etait deja incroyable, avec ses convois de barges aux dimensions gigantesques, ses courants violents, ses vagues, le vent, l'activite de bacs, des jet-skis, des taxis fluviaux,

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alors le Mekong, je n'ose imaginer. Certains routards en parlent comme d'une mer. Deux jours complet sur le geant, avec une halte a terre pour la nuit, 12 heures a sentir, a vivre le fleuve. Deja qu'apres BKK la Seine me parait un bien calme et modeste ruisseau...


Plus dans quelques jours.

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19 juin 2008

cours de cuisine Thai

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Cours de cuisine Thai

Objectif: m'adapter a ce que je ne peux changer et m'inscrire dans une temporalite plus constructive.

RV dans une Guest House continuement dans la penombre a cause du couvert des arbres. Un vrai nid a moustiques. La receptionniste joue de sa superbe raquette en plastique dont le filet metallique electrifie' fusille les zonzonneurs temeraires. Ace a tous les coups.

Les eleves: 2 Francaises, la mere et sa fille qui bosse sur un bateau de luxe pour croisieres chics dans la baie d'Along; 2 Danois, d'origine mauricienne, musulmans, ayant etudie a Londres et qui bossent a Copenhague pour une agence internationale; 1 collegue: ecossais et ??, il enseigne l'anglais a des etrangers et est venu filmer le cours afin d'avoir du materiel pedagogique vivant. Excellente idee, a exploiter.
Et 2 Thais: le boss, ancient chef a NY pendant 10 ans et son aide. Les deux loustics sont malicieux a souhait et parsement leur anglais fort decent, mais a fort accent, de gimmicks volontairement exageres, aussi irritants que desopilants.

Depart pour le marche
Je crains le pire. Miracle ! Expliquee, presentee par un local, la realite se transmute et une certaine relativite s'instille dans mon cerveau. Il est vrai que ce marche est nettement mieux que celui d'Ayuthaya ou celui qui borde mon hotel. En moins de 5 minutes j'ai envie de tout gouter. Ma boulimie atavique me fait thesauriser fruits frais tranches et joliment empaquetes, jus de fruits de toutes les couleurs. Le vendeur a une license officielle et a chaque fruit est associee une vertu therapeutique que chacun semble connaitre ici. Que ton aliment soit ton medicament, disait le pere (involontaire) de nos actuels hypocrites assermentes, mais assujettis au lobby pharmaceutique.

1e etape de la reconciliation reussie.

Pendant que le boss fait les emplettes, le prof nous montre sur les etalages les differents fruits et legumes. Excellente pedagogie que cet ancrage multi-sensoriel, synesthesique. Plus tard, nous n'aurons aucun probleme a faire le lien entre ce qu'il y a dans le wok et l'ingredient brut. Du coup, je me sens tres a l'aise a l'idee d'aller faire mon marche porte de Choisy.

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Au passage, etal de vers du bambou et autres delicatesses a pattes griffues, ailes, carapaces. J'ai depuis essaye un modeste assortiment: le ver du bambou (non, JL, ce n'est pas une maladie inavouable) est plutot fade, on mache cette larve presque incolore comme un carton, une carapace de crevette sans la crevette. L'autre vers est plus charnu, ca croustille et ca a une texture. Le gout tire sur le maritime.  Je reserve le reste pour une grande occasion.

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A. dite S.: je ne sais pas si c'est de ce genre d'experience gastronomique dont tu voulais entendre parler... En trouve-t-on d'ailleurs a Paris de ces bestioles croustillantes, je l'ignore. Ton appetit de femme enceinte a peut-etre aussi ses limites ;-)

Le cours a lieu dans un espace hors de la ville, simple terrain ombre equipe de tables, d'eviers et d'environ 20 postes de cuisine. Pendant tout le temps du cours, 3 aides feront en non-stop la vaisselle, l'installation, la preparation des ingredients.

Nous ne faisons qu'ecouter les precisions sur les ingredients, le pourquoi du comment, les substitutions et les ratrapages possibles. Tout nous est servi lave, tranche, proportionne sur des plats. A nous de jouer du wok sur son bruleur de chantier. Pas trop reproductible dans un studio, mieux vaut avoir la maison avec terrasse et cuisine exterieure. Le maniement du wok est assez viril: ca se secoue franchement et la spatule y va franchement.

Je suis impressionne par le professionnalisme. Aucune seconde n'est perdue. Le prof fait les questions/ reponses avec pertinence et precision. Sans souffler une seule seconde, on realise un repas complet de 5 plat: snacks, soupe, nouilles et riz, poisson et viande, qui nous attendent pour la degustation. Chacun s'extasie de la gratification immediate: nous nous regalons de ce que nous avons cuisine'. Qualite et quantite, impossible de finir.

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Rebelote l'apres-midi pour les rouleaux de printemps, pad Thai poulet et noix de cajou et une citrouile farcie que nous emporterons pour le repas du soir ou du lendemain.

A 4 heures petantes, on plie tout. chacun est sur les rotules.

Pour une immersion dans la culture Thai, c'est reussi!
La philosophie mise en oeuvre durant le cours est instructive. Le motto de la gastronomie Thai est l'equilibre entre crispy, sour, sweet, spicy et un cinquieme, salty (a verifier). Cette absence de formalisme rend tout tres souple. "Tu n'aimes pas ceci, tu mets cela", "too salty? add sugar". L'accent etait deliberement mis sur cette liberte, creativite que j'ai appris depuis a observer dans la vie de tous les jours. Tout marche. Comme l'affiche le tee-shirt que je me suis achete : same same but different.  C'est pas la meme chose, mais ca fait l'affaire.

Au quotidien, le professionalisme et l'efficacite en revanche se remarquent moins, ou peut-etre d'une facon que je ne percois pas car trop differente de mes attentes.

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19 juin 2008

du concret

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'inventivite au quotidien, petites approches technologiques originales, 101 petits details concrets d'un univers autre, de 101 a 1



90: les boules: petit instant surreel dans la cour d'un temple. En compagnie d'un moine la boule a zero, un laic s'entraine seul avec les 3 boules de petanques dont il a herite Dieu sait d'ou.

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91: l'essence sans plombs : un baril et une pompe manuelle au milieu d'un cabane. Allez, roulez jeunesse.

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92: fourmidable : vous achetez au marche -a un etal choisi quand meme- des fruits fraichement decoupes. On vous les presente elegamment en sachet plastique semi-rigide perce par un stick qui sera votre fourchette. Meme pose en plein sous-bois, le modeste, mais genial, emballage resiste a l'escalade des fourmis. Magnifique.
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93. cuisine a l'eau: vos clients de luxe bouillent en terrasse, ne tardez pas, vaporisez depuis le toit pour refroidir et preserver leurs qualites depensieres. IMAG0009

94. poncif. Ambitieux, vous voulez 2.5 m pour poncer d'un seul coup toute la table de la cuisine? C'est possible, sortez les ciseaux. IMAG0007

95. le coup du bambou (suite): ni une herbe ni un arbre, le bambou sert decidemment a tout (prudence JL tout de meme). La au moins c'est pas comme chez  EDF: 1 sur l'echelle et 2 qui jouent aux cartes. Ici, les deux autres en bas, par solidarite, mais surtout pour la stabilite, tiennent vraiment l'echelle.IMAG0003

Laquelle est evidemment dressee au milieu de trafic. Watt is not the problem either.

96. le presentoir a biscuits: YAKWADANSTABOITEGARS ? Cette question n'existe pas en Thai, car ils ont trouve une magnifique parade a cette lancinante rengaine: une fenetre dans le  IMAG0001container, hop, et circulez, y a tout a voir.

97. les echecs Thai: pas de cases blanches ou noires, disposition et mouvements differents. La pietaille est eloignee de officiers par un rang vide. La reine le cede au roi, les fous font ce qu'ils veulent. Et jouer en solo n'a pas l'air d'exister: il y avait au moins 5 paires de mains a courir sur l'echiquier, dans une ruelle de ce marche couvert debouchant sur le fleuve. Tout est fluide, joyeux, ludique. Magnifique lecon de convivialite. J'ai repousse sottement leur sympathique invitation a jouer car les pieces et mouvements sont trop differents. La prochaine fois, je dirai oui, pour le sport.
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98. le rateau: prendre un fer a beton, le couper, le tordre, le souder, et vous voila equipe: IMAG0052

99. l'echaffaudage: jusque-la je n'avais vu que du classique, en bois ou metal. A Chiang Mai, je decouvre enfin un splendide  assemblage de bambou.  J'en ferai la photo des que la pluie de mousson se sera arretee. Hier soir ils creusaient a la pelleteuse  et en aveugle les fondations de futurs piliers. Pour contrer la montee des eaux du sous-sol, un manoeuvre faisait les 30 metres d'un improbable circuit pour deverser les 15 miserables litres d'un seau de sable. Je suppose que la notion de rendement est intraduisible en Thai..., pas plus que celle de savoir-faire en BTP: le bougre ignorait meme comment manier une pelle. Bon, le resultat est a la hauteur des competences investies. Rien n'est vraiment droit ici ni pense ni harmonieux ni donc facile a equiper et encore moins a entretenir. Tout tombe en ruine bien vite, mais ca marche. Enfin en gros. L'occidental en moi et le chichiteur professionnel a du mal a ne pas voir que les defauts et la perte d'energie d'un tel mode d'apprehension du reel.

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Cela etant, j'adore ces constructions provisoires de bambous. J'en ferai volontiers la structure d'un habitat durable, d'une cabane.


100. Fac: l'endroit le plus propre de BKK. Nickel de chez nickel. Verdure, cafeteria en plein air et donnant le fleuve, campus avec terrains de sport, une librairie qui couvre tous les domaines avec des livres uniquement en Thai (ils sont 60M, de quoi eviter le colonialisme editorial). Pour la ceremonie de graduation, comme chez nos chers amis british, les diplome's louent un costume blanc. Je les ai venir en bande essayer en s'amusant ces tenues blanches a galons.

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101. la tuile: par souci d'economie sans doute, elle n'est ici vernissee que sur sa partie visible.

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Eric

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18 juin 2008

Chiang Mai

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Chiang Mai, ville historique et touristique du Nord

au carrefour de pas mal de regions, Chiang Mai n'a pas attendu les vols charters pour se developper. Plate-forme du commerce en tous sens depuis toujours, elle est aussi fort religieuse avec quasiment autant de temples que BKK.

Arrives apres une nuit sans sommeil pour la plupart, nous apprecions le petit dejeuner offert dans un petit hotel. Comme si notre cerveau etait encore disponible, le patron mobilise nos neurones pour faire de la reclame. L'hebergement, les multiples circuits alentour, les bars, les bazars, tout y passe. Trop d'info tuant l'info, peu jettent un regard a la chambre modele dont il nous serine les avantages. Filer d'ici et trouver ou sombrer peinard. Je vise la gamme moyenne, moins encombree que la guest house cheap pour routard, afin de profiter de la chambre des 9h. Bingo, bonne strategie. D'autres, revus plus tard, auront attendu les 12 ou 13 h pour prendre une douche et s'affaler sur un lit.


Petit tour de la ville. La fatigue, meme recuperee en partie a raison de moi. Mauvaise humeur. L'arnaque, la crasse generale, l'absence de mer en vue (le Vietnam initialement prevu au programme est deconseille par beaucoup: fourberies en tout genre et agressivite), le fil a la patte lie a ce colis qui doit me revenir de Paris, tout concourt a un certain malaise certain... J'evite les temples. Saturation. Je veux luxe calme et volupte et je n'ai aucun des trois. Quoi faire? Chaleur sans la promesse de la baignade. Nourriture delicieuse certainement mais cuisinee a meme le caniveau, aisance financiere gachee par betise. Je suis la pour 40 jours encore dans cette region qui ne me plait pas, et je me sens salement pris au piege.

Je reste ainsi a mariner dans mon jus, morne et desoeuvre, pendant quelque temps. La necessite de repasser par BKK recuperer le colis entrave tout projet, tout echaffaudage. Mes plans tournent a vide, steriles

Au bout d'un moment, je decide malgre tout d'attendre a Chiang Mai le temps qu'il faudra. Du coup, comment s'occuper?  Je deniche cours de cuisine et de foot massage. Je suis inscrit: 3 jours pleins. Le moral, mon moral qui avait horreur du vide, reprend de l'energie. J'ai le sentiment de valoriser cette experience. Puisque je ne peux modifier ni la Thailande, ni les Thai, ni la situation, il n'est que moi que je puisse changer, et ces inscriptions tombent a pic. Il y avait meme la possibilite d'une formation sur 15 jours au massage Thai. Apres enquete sur Internet, je vois que la choregraphie voulue par ce petit jeu est beaucoup trop implicante pour un usage regulier, intime ou amical. Alors qu'un petit massage de pied, ca peut se proposer en toute circonstance, et puis c'est une etape preliminaire a la reflexologie plantaire, sujet qui me turlipine ces derniers temps. Depuis l'accident du femur, outre une raideur accrue du squelette, j'ai remarque une hypersensibilite des pieds, au point de ne pas oser sauter de 50 cm. Il y a la sujet a investigation, le cours me mettra le pied a l'etrier.

 

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18 juin 2008

Ayutaya

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lundi 9 juin (un peu de retard dans la redaction)

Depart en train de 3e classe pour Ayutaya, a 60 km au nord de BKK (1h30, 20 Baht = 40 cts)
Train infame, crasseux au dernier degre, banquettes dessoudees, vitres et stores bloques.
Au bout d'une heure, nous sommes toujours dans BKK, au niveau de l'aeroport. Et pourtant, nous arriverons a l'heure. Tous les panneaux des stations sont en alphabet Thai: pas le droit de revasser et de se contenter a chaque arret d'un vague coup d'oeil furtif. Mieux vaut etre sur le qui-vive pour avoir le temps d'interroger les rares passagers encore presents.

Ayutaya: ville classee au patrimoine de l'UNESCO, a juste titre, mais ca ne se remarque pas du premier abord.

Une petite bourgade empoussieree au bord d'un fleuve que je traverse en bac avec les ecoliers: accostage a l'arrache, la petite pointe du raffiot s'approche vaguement de la jetee. Ici on ne vas pas minauder ou finasser. Chacun est responsable et vigilant dans ses actions: on peut passer, alors on passe, tout va vite et souplement.

Un marche couvert immonde a souhait. Je ne vois pas ce que je pourrais oser acheter ici. Ca commence bien. 

Et puis la guest house recommandee par Lonely Planet: superbe. Des petites structures qui s'articulent sur plusieurs niveaux autour d'un patio a la fois reception, restau, bar, salle de tele, cafe internet et espace de detente avec masseuses maison. Bois partout, vegetation qui cascade du toit, petite fontaine. L'oasis.

L'immense matelas est pose a meme les larges lattes sombres du plancher. J'ai 20 m2, ca respire. 

Je file au shopping mall moderne m'equiper en sandales ouvertes, initiative heureuse pour le confort de mes orteils, mais qui me vaudra immediatement un coup de soleil sur le coup de pied. C'est assez decoratif

Diner: j'opte pour la securite avec un restau italien tenu par Dino, qui a quitte il y a 2 ans son lac de Guarde pour un autre climat. C'est sa femme Thai qui tient les fourneaux. D'employe ordinaire dans sa contree, le voici patron et serveur. Et heureux comme tout. Je le surprends au moment ou sa femme lui donne sa lecon quotidienne de Thai, langue qu'il comprend sans s'y exprimer.

Et pour feter le plaisir de notre petit echange en italien, je commence par mon plat favori entre tous, des spaghetti aglio olio e peperoncino, qui sont superbes et me rappelent mes premiers voyages a Rome.Je continue avec sa carte Thai faite pour presenter les saveurs de toutes les regions. Magnifique. 

Et toujours cette chaleur etouffante.

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Je loue le lendemain un velo pour aller visiter la zone des temples, un grand territoire plante au gazon impeccable, avec etangs partout et qui heberge temple en ruine sur ruine de temple. Tout est beau, quel repos. On est comme loin de tout, de bruit, de l'agitation.

Quelques touristes deambulent a dos d'elephant dans ce cadre somptueux.IMAG0030

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Je croise un couple de cyclo-touristes: S et Chr. Graphistes de profession, ils sont partis de Nancy pour rejoindre la Turquie, l'Iran, l'Inde, le Cambodge et maintenant la Thailande avant le Laos, la Chine pour prendre le trans-siberien jusqu'a Moscou. Ils tiennent une rubrique de developpement durable dans une radio, et ont leur blog. (adresse a venir, je n'ai plus leur carte de visite). Bel echange par 40 degres autour d'un coca, en face des elephants.

Vu la chaleur, je termine tant bien que mal mon tour des temples. Quel epuisement pour le moindre effort.

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Hors de la ville, un mausolee pour un roi TrucChose (j'ai abandonne toute velleite de Kultur encyclopedique) est encercle de centaines de sculptures de coq. Henri IV local? Pour la virilite ou la gastronomie? Je me renseignerai un jour, car depuis ej retrouve ces coqs -d'un gout exquis- partout et j'en viens a trouver les nains de jardin plus sympathiques.

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Plus loin, une stupa genre tour de Pise mal enveloppee par un Christhai (un singulier Christo ;-)

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Re-diner italien. Au mur, des geckos greges a l'affut pres des neons guettent de minuscules mouches qu'ils mastiquent avec une frenetique application.

Je poursuis ma lecture du dernier Akounine, bien decale ici, en attendant le bus de nuit pour Chiang Mai, dans la region nord. Depart 20.30 pour une arrivee a 7 heures. J'economise une nuit d'hotel et une journee de trajet. Version optimiste: en fait impossible pratiquement de fermer l'oeil de la nuit. Plus de 10 heures pour faire 700 km... et en plus on double plein de camions. A quelle vitesse doivent-ils rouler, mystere. L'autoroute est souvent bonne, avec des sections qui ressemblent a un terrain mine. Chacun roule ou il peut, ou il veut, et tout le monde s'adapte spontanement pour une grande fluidite tres relaxe, depourvue de la moindre irriration, impatience ou autre resenti negatif. Une gestion organique, efficace et equitable (loin du diktat pseudo-egalitariste a la RF) de l'espace commun.

 

Et moi, je reve d'un espace prive temporaire que j'appelerai mon lit, ma chambre.

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11 juin 2008

y a pas photo

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Oui, je sais, elles sont toutes floues. Je suis parti avec une petoire premier prix, toujours pas remboursee a l'ami D.

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Faute d'avoir pu contacter le vendeur recommande par G., photographe et prof de photo (et accessoirement maquilleur de M., dite Mimi), je ne me suis pas equipe mieux. Du coup, air tropical humide ou tremblement du a mon emotion devant tant de beaute, tout est voile, de la belle maniere.

Au debut, je trouvais ca plutot fun, ce petit cote decale. Mais je me dis que pour vous ce doit etre frustrant.

Le bouzin se met sur pause toutes les 2 secondes et je rate tous les instantanes. Je n'ai qu'une focale et les details interessants deviennent subliminaux pour vous. Je vais voir s'il est raisonnable d'investir ici (apres l'arnaque du 1er jour, je suis maladivement circonspect).

Eric

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11 juin 2008

le touriste en goguette

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- visites et rencontres

(j'ecris en ce moment d'une salle de jeu + Internet. Je vous promets que vous n'avez aucune idee du volume sonore des braillards qui m'entourent. Et pourtant, j'ai vu pire a BKK quand chaque poste avait son HP. Tous ados, ils se canardent et se poursuivent dans des terrains de jeu bien militaires, et bizarrement joliment decores de minarets. J'attends le jour ou Sony developpera une version pour la lutte contre le terrorisme de la CIA: le Shah, Allende, le Nicaragua, l'Irak, etc. Il y a matiere a faire et avec des decors varies et exotiques.)

Ayant commence par le pire, histoire de tester ma determination, il ne me reste plus qu'a valoriser le present et l'avenir.

L'ambiance est definitivement cool, et pas mal de choses sont faciles: magasins partout et sans horaires pour le chaland et le gourmand, services de tout et de rien (je donne 0.8kg de linge a laver/secher/repasser pour 25 bahts = 50cts), touristes originaux, comme ces lesbiennes espagnoles, architectes a Paris et  specialisees dans les maquettes. On assiste en direct a la victoire si facile de Nadal en compagnie d'une autre sympathique espagnole, originaire de Majorque, voisine du champion dont elle a garde la petite soeur comme baby-sitter. Lasse de faire autour de la planete la promotion du tourisme espagnol pour le compte de son ambassade a Paris, elle s'offre un AR BKK pour un petit tour et aussi la realisation d'une collection de vetements qu'elle a dessines et qu'elle revendra sur son ile cet ete.

Plaisir d'une rencontre avec des gens (geo)politiquement, economiquement, medicalement, mediatiquement 'aware', pas vraiment politiquement corrects. J'en rencontre de plus en plus. Le voile est dechire pour beaucoup de personnes, meme si les modalites de passage a une action constructive reste mysterieuse pour tous.

Sur la terrasse, la nature omnipresente se rappelle a nous. D. se fait bouffer le gras de la cuisse par un cafard volant. Motive le bestiau. X., elle, arbore des decorations a la geographie aleatoire aux deux bras, souvenirs d'une rencontre du troisieme monde.

Dans la rue des chiens et chat plus horribles, galeux et amoches les uns que les autres paressent, affales et confiants au milieu de cette allee paisible. Comme les Thais qui les respectent en contournant, ils sont depourvus de toute agressivite. C'est deja ca pour moi, vu mon gout pour le partage de mon hygiene avec des dechets a quatre pattes.

C'est le vieux BKK. La crasse de certaines (la plupart en fait) maisons est innommable. Aucune exigence de proprete, de confort de la part des habitants qui devant leur maison se vautrent dans des fauteuils dignes d'un egout pour discuter joyeusement, boire et regarder des matches de boxes Thai a la tele ou se bidonner devant des programmes de varietes auxquels je pige que dalle.

Les ordures sont partout. La technique de ramassage (d'une petite partie d'entre elles, celles en sac plastiques) est originale: le tri se fait au cul du de la benne que les employes vident en plongeant la main pour repartir leurs trouvailles dans differents paniers. Il existe aussi des particuliers qui deambulent pour recuperer fer-blanc et plastiques et qui remercient votre contribution spontanee d'un magnifique sourire. J'adopte cette collaboration, mais si mon geste est honorable et respectueux, je ne m'en sens pas moins miserable devant tant de pauvrete.

Pour aller au palais royal, on passe devant un immense parc, face aux principaux ministeres. Ouvert a tous, il sert de lieu de sejour pour les SDF qui y ont leur village de toile, leur soupe populaire. Imagine-t-on cela ewn bas des Champs? On y trouve aussi une tribune sonorisee. Chanteur-se, reciteur-se (contenu incertain: aucune emotion perceptible dans le public) s'y succedent devant un public regroupe sur des nattes.

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Une insolite Traction et des motards en delire observent la scene.

Demi-tour visuel: au fond du parc, des bus-toilettes: IMAG0046 qui suintent de partout...

Au-dela, le kremlin Thai: IMAG0047

[changement de cafe Internet et autre decor: silence absolu, tout est feutre, a l'image du glissement de pieds de mon voisin, un jeune ephebe, les yeux defonces, en costume traditionnel -masculin ou feminin, je ne saurais decrypter- qui oeuvre certainement dans un des innombrables salons de massage de Tchiang Mai et qui mate en ce moment des annonces postees par des marines gays dont les bras font mon tour de cuisse -je parle de la mesure]

Point de momie decervelee du camarade Vladimir Ilitch sur la facade principale ici, rien pour nous rappeler que nous sommes de petits mortels face au genie de la dialectique historique materialiste. Seul, un imparable soleil s'occupe de nous rabaisser naturellement a l'etat de loque suitante et haletante.

Derriere le crenelage blanc, comme a Moscou, temples, ors et palais. Les russes s'y retrouvent donc kak y cebia doma, comme a la maison. Ils sont d'ailleurs nombreux. Des provinciaux, vu les accoutrements joyeusement surannes, clinquants et touchants qui me plongent directement dans l'ere communiste que j'ai connue sous Gorby. Je les adore. Le cote formel et bon enfant, digne et pathetique, foutraque et rigoriste.

Les palais. Je le confesse. Deja a l'ecole du Louvre, l'art confus -pour mon oeil europeen- de l'Inde me paraissait insuportable. L'Asie me paraissait plus recevable. Pas cette Asie-la en tout cas. Le bouddhisme largement matine de fetichisme, d'animisme et de toute sorte de syncretisme-c'est le petit vehicule ici- complique une esthetique jusqu'a l'outrance.

Il y en a dans tout les sens.  IMAG0011 Amulettes, statues, babioles sont en competition dans un enchevetrement organique. Amusant, different, et d'autant plus depaysant que chaque element dispose de son rituel propre, mais pour l'instant je cherche le calme.

J'ecris avec 4 jours de recul, et j'ai deja, pour la sauvegarde de mes pupilles, pris la decision de ne preter qu'un regard furtif aux temples, dont je ne me rappelerai pas d'une part, qui finissent immanquablement par se ressembler tous (visite-t-on toutes les eglises?) , et qui sous l'angle mystique sont certainement les endroits ou l'on a le moins de chance de rencontrer Dieu. Je les frequente cependant pour la vie authentique qui s'y deroule. Je mettrai ici la photo d'une cour de temple qui n'a rien a envier a une arriere-cour de mecanicien professionnel.

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Ce cote desacralise du lieu cultuel m'enchante tout comme de voir des moinillons crasseux, petits paysans besogneux, bien prosaiques dans leur demarches et attitudes, fumant, buvant: ils me donnent la possibilite de me representer leurs equivalents occidentaux il y a 1000 ans.

Parenthese: mon livre de voyage est un Boris Akounine recent, Pelagie et le moine noir, que je recommande comme tous les Akounine pour sa delicieuse fantaisie et qui se passe dans le monde ecclesiastique de la russie orthodoxe. 

Russie, moines, temples, je reviens au point de depart, les temples du palais royal de BKK. Et que je te rejoute de l'or par ci par la, et aussi de la mosaique a t'en aveugler les mirettes. C'est pas trop mon truc. De loin, le resultat est lisse et paisible, de pres, il t'ecorche la cornee. Heureusement, les photos sont floues.

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Devant le palais colonial, un oublie de l'histoire: pur jus, le local en tenue de trouffion tropicalisee

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Ils ont mis les grilles pour ne pas qu'il s'echappe. Je n'avais pas de cacahuettes. Je n'aurais de toute facon pas gache ce moment, c'etait trop surreel, j'etais en arret sur image. Se sont-ils rendus compte qu'ils avaient ete decolonises? Si c'est un clin d'oeil second degre, c'est parfaitement reussi.

Eric

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